วันพฤหัสบดีที่ 22 กรกฎาคม พ.ศ. 2553
Vincent Willem van Gogh
Vincent Willem van Gogh (né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert aux Pays-Bas - mort le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise en France) est un peintre et dessinateur néerlandais.
L'héritage Van Gogh est composé de plus de huit cents lettres écrites à sa famille et à ses amis et plus de deux mille toiles et dessins principalement faits entre 1880-1890. 652 de ses lettres sont écrites à son frère Théodore van Gogh, dit « Théo », avec qui il a une relation proche. Peu connu dans les années 1890, il n'avait été remarqué que par un petit nombre d'auteurs et de peintres symbolistes en France, aux Pays-Bas, en Belgique et au Danemark. Dans les années 1930, ses œuvres attiraient déjà cent vingt mille personnes à l'exposition du Musée d'Art moderne de New York.
Son œuvre pleine de naturalisme, inspirée par l'impressionnisme, le divisionnisme et le pointillisme, annonce le fauvisme et l'expressionnisme. Ce hollandais, qui préfère signer seulement « Vincent » ses peintures, est aujourd'hui un des peintres les plus connus du monde entier.
La famille de Vincent van Gogh :
La famille Van Gogh est d'ancienne bourgeoisie, déjà notable au XVIe siècle et XVIIe siècle. L'état de pasteur est une tradition familiale3, de même que le commerce de l'art. Par exemple, le grand-père de Vincent (1789-1874) a fini la faculté de théologie à l'Université de Leiden en 1811. Trois de ses fils sont devenus des marchands d'art.
Vincent Willem Van Gogh naît le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, un petit village (relais de diligence sur la route Paris-Amsterdam) près de Bréda dans l'ouest du Brabant-Septentrional, au sud des Pays-Bas. Il est le fils aîné de Theodorus van Gogh, pasteur de l'Église réformée à Groot-Zundert depuis 1849 et d'Anna Cornelia, née Carbentus, fille d'un relieur de la cour. Le couple s'est marié le 21 mai 1851 à La Haye. Les mariés sont déjà beau-frère et belle-sœur, puisque Cornelia Carbentus, la sœur de la mariée avait épousé Vincent van Vogh, le frère de Theodorus le 6 novembre 1850. Theodorus compte dix frères et sœurs; plusieurs de ses oncles ont joué un rôle déterminant dans la vie de Vincent. On retrouve parmi ces oncles, Hendrik Vincent van Gogh, l'« oncle Hein », marchand d'objets d'art à Bruxelles; Johannes van Gogh, l'« oncle Jan », de grade d'amiral chez qui Vincent a habité pendant plus d'un an à Amsterdam; Cornelis Marinus van Gogh, l'« oncle Cor », également marchant d'art et Vincent van Gogh, l'« oncle Cent », son parrain qui a réussi à s'associer à la chaîne de galeries de l'éditeur d'art parisien Goupil & Cie.
Exactement un an avant la naissance de Vincent, c'est-à-dire le 30 mars 1852, le tout premier fils du couple Theodorus et Anna Cornelia était venu au monde mort-né. Il s'appelait Vincent Willem, d'après les prénoms des deux grands-pères, comme le grand peintre. Selon certains, il est possible que cette coïncidence d'anniversaire ait développé la tendance de Vincent au paradoxe3. La famille Van Gogh a connu six enfants: Vincent, Anna Cornelia (née en 1855), Théo (1er mai 1857-25 janvier 1891), Elisabetha Huberta (« Liss », 16 mars 1859-29 novembre 1936), Willemina Jacoba (« Wil » ou « Wilkie », 16 mars 1862-1941) et Cornelis Vincent (« Cor », 17 mai 1867-1900). On retrouve une vingtaine de lettres échangées avec Willemina datant de la fin de la vie de Vincent et un échange continuel avec son frère Théo, qui devient son confesseur.
Jeunesse de Van Gogh
Enfance (1853–1869)
En 1860, il entre à l'école de 200 élèves de Zundert. À partir de 1861, Van Gogh et sa sœur Anna suivent leur scolarité auprès d'une institutrice qui leur donne des cours à la maison jusqu'au 1er octobre 1864, date à laquelle il part pour l'internat de Jan Provily à Zevenbergen, une ville rattachée à la commune de Moerdijk à 30 km. Il y apprend le français, l'anglais et l'allemand. Il réalise ses premiers essais de dessin3. Van Gogh vit assez mal cette séparation avec sa famille. Le 15 septembre 1866, il entre au collège Guillaume II à Tilburg mais en mars 1868, il quitte précipitamment l'école et retourne chez ses parents à Zundert. En été 1869, il débute comme employé à la galerie d'art Goupil & Cie, à La Haye. Le jeune Van Gogh y apprend le commerce de l'art. Cette même entreprise procurera du travail à Théo à partir de 1873.
Marchand d'art (1869-1878)
Le 30 juillet 1869, à l'âge de seize ans, Vincent devient apprenti auprès du marchand d'art Goupil & Cie à La Haye, filiale fondée par son oncle Hein[6]. En 1871, son père est muté à Helvoirt; Vincent y passe ses vacances en 1872, avant de visiter Théo à La Haye.
Après sa formation, qu'il termine brillamment, il est engagé chez Goupil & Cie et effectue un bref stage à Bruxelles. En juin 1873, Adolphe Goupil l'envoie dans la succursale de Londres. Dans cette ville anglaise, il loge au 87 Hackford Road, Brixton et travaille au 17 Southampton Street, Strand[Lettre 1]. Selon la future femme de Théo, Johanna Bonger, celle qui aura un rôle clé pour faire valoir ses œuvres, c'était la période la plus heureuse de sa vie[7].. Il réussissait sa vie et à 20 ans, il gagnait déjà plus que son père.
Il tombe amoureux d'Eugénie[Note 2] Loyer, la fille de sa logeuse ; mais lorsqu'il lui révèle ses sentiments, elle lui avoue qu'elle s'est déjà secrètement engagée avec le locataire précédent[8]. Van Gogh s'isole de plus en plus ; dans le même temps, il développe un fervent intérêt pour la religion. Son zèle réligieux prend des proportions qui inquiète sa famille.
Son père et son oncle l'envoient à Paris, où il est choqué de voir l'art traité comme un produit et une marchandise, ce qu'il dénonce à certains clients et qui provoque son licenciement le 1er avril 1876[9],[10].
Il se sent alors une vocation spirituelle et religieuse. Il retourne en Angleterre où, pendant quelque temps, il travaille bénévolement, d'abord comme professeur suppléant dans un petit internat donnant sur le port de Ramsgate. Il a d'ailleurs fait quelques croquis de la ville. À son frère Théo, il écrit
« À Londres, je me suis souvent arrêté pour dessiner sur les rives de la Tamise en revenant de Southampton Street le soir, et cela n'aboutissait à rien; il aurait fallu que quelqu'un m'explique la perspective[11]. »
Comme l'école doit par la suite déménager à Isleworth dans le Middlesex[Note 3], Van Gogh décide de s'y rendre. Mais le déménagement n'a finalement pas lieu, et Van Gogh reste sur place, devient un fervent animateur du mouvement méthodiste et veut « prêcher l'Évangile partout ».
À Noël 1876, il retourne chez ses parents et travaille alors dans une librairie de Dordrecht aux Pays-Bas pendant six mois. Toutefois, il n'y est pas heureux. Il passe la majeure partie de son temps dans l'arrière boutique du magasin à dessiner ou à traduire des passages de la Bible en anglais, en français et en allemand. Son compagnon de chambre de l'époque, un jeune professeur appelé Görlitz, expliqua plus tard que Van Gogh se nourrissait avec parcimonie. « Il ne mangeait pas de viande, juste un petit morceau le dimanche, et seulement après que notre propriétaire eut longuement insisté. Quatre pommes de terre avec un soupçon de sauce et une bouchée de légumes constituaient son dîner. »[12] .
Le soutenant dans son désir de devenir pasteur, sa famille l'envoie en mai 1877 à Amsterdam, où il séjourne chez son oncle Jan, amiral de la marine. Vincent se prépare pour l'université et étudie la théologie avec son oncle Johannes Stricker, un théologien respecté[Note 4]. Malheureusement, Van Gogh échoue à ses examens. Il quitte alors le domicile de son oncle Jan, en juillet 1878, et suit des cours pendant trois mois à l'école protestante de Laeken, près de Bruxelles, mais il échoue à nouveau et abandonne ses études pour devenir prédicateur laïc.
Prédicateur (1879-1880)
Fin 1878, Van Gogh obtient une mission d'évangéliste en Belgique, auprès des mineurs de charbon du Borinage, dans la région de Mons. Il y devient un prédicateur solidaire des luttes contre le patronat.
Sa traversée du Borinage commence dans la commune de Pâturages (Colfontaine) en 1878. Il y est accueilli par un pasteur qui l'installe chez un colporteur au no 39 de la rue de l'Église. Il part ensuite pour Wasmes (Colfontaine), dans une maison que très vite, il juge trop luxueuse et qu'il ne tarde pas à quitter pour s'installer dans une simple cabane. Poussant ses convictions à leur conclusion logique, Van Gogh choisit de vivre comme ceux auprès desquels il prêche, partageant leurs difficultés jusqu'à dormir sur la paille dans sa petite hutte au fond de la maison du boulanger chez lequel il réside. Il consacre tout aux mineurs et à leur famille. Il va même jusqu'à descendre à 700 mètres au fond de la mine. Lors d'un coup de grisou, il sauve un mineur. Mais ses activités de prêtre ouvrier ne tardent pas à être désapprouvées13 et cela le choque. Accusé d'être un meneur, Vincent van Gogh est contraint d'abandonner la mission qu'il s'était donnée, sa mission étant suspendue par le Comité d'évangélisation14. Il en garde l'image de la misère humaine qui apparaîtra dans une partie de son œuvre. Il se rend alors à Bruxelles puis revient brièvement à Cuesmes (Mons), où il s'installe dans la maison située au no 3 de la rue du Pavillon. Toutefois, sous la pression de ses parents, il revient chez eux à Etten, y reste jusqu'en mars 1880 au grand dam de ses parents qui sont de plus en plus préoccupés à son égard. Un conflit considérable éclate entre Vincent et son père, ce dernier allant jusqu'à se renseigner pour faire admettre son fils à l'asile de Geel. Van Gogh s'enfuit de nouveau et se réfugie à Cuesmes (Mons), où il loge jusqu'en octobre 1880 chez le mineur Charles Decrucq.
Peinture de Van Gogh
Il s'intéresse de plus en plus aux personnes l'entourant et aux scènes quotidiennes qu'il commence à représenter dans certains croquis à la mine de plomb, au fusain ou au crayon[15]. En novembre 1880, Van Gogh écoute les conseils avisés de son frère Théo à prendre l'art au sérieux. Sur les recommandations de Théo, il se rend à Bruxelles, afin d'étudier la peinture avec l'artiste hollandais Willem Roelofs. Ce dernier réussit à le persuader (en dépit de l'aversion de Van Gogh d'apprendre l'art dans une école) de s'inscrire à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Il s'y inscrit le 15 novembre 1880 pour les cours du soir et étudie non seulement l'anatomie, mais aussi les règles de la composition et de la perspective.
1880-1885 : aux Pays-Bas
1880-1882 : les années de formation
Van Gogh a dessiné et a peint des aquarelles alors qu'il allait à l'école, mais très peu de ces travaux ont survécu. En 1880, il a commencé à se consacrer à l'art en copiant le Cours de dessin de Charles Bargue, puis des lithographies et des gravures sur bois en s’inspirant des œuvres de Jean-François Millet, artiste pour lequel il conserva jusqu’à la fin de sa vie une véritable vénération. Pendant cette période, il est soutenu matériellement par Théo, employé de Goupil et Cie à Bruxelles.
Van Gogh s'intéresse aux artistes renommés de l'école de La Haye (un groupe d'artistes comme Johan Hendrik Weissenbruch ou Bernard Blommers qui lui apportent un soutien technique, mais aussi à des peintres comme Théophile de Bock et Herman Johannes van der Weele qui, entre 1860 et 1890, sont fortement influencés par la peinture réaliste de l'école de Barbizon). Lorsqu'il se rend à Nuenen, après un intermède à Drenthe, il commence à réaliser diverses peintures de grande taille qu'il a pour la plupart détruites. Les Mangeurs de pommes de terre, la Vieille Tour du cimetière de Nuenen et le Cottage, sont les seules qui aient survécu. Après une visite au Rijksmuseum d'Amsterdam, Van Gogh se rend compte que ses peintures présentent beaucoup de défauts en raison de son manque d'expérience et de technique. Il part alors à Anvers, et plus tard à Paris pour perfectionner ses connaissances.
Le 24 septembre 1880, à Cuesmes, au souvenir de son pèlerinage à pied vers Courrières, où il s'était arrêté sans avoir eu le courage d'entrer dans l'atelier de Jules Breton, l'estimable peintre de paysans français, Vincent écrivait à son frère Théo à propos de ce voyage éreintant et de l'état de prostration physique et morale dans lequel il s'était retrouvé :
« Je ne le regrette pas car j'ai vu des choses intéressantes, et on apprend à voir d'un autre œil encore tout juste dans les rudes épreuves de la misère même... Eh bien ! pourtant ça a été dans cette forte misère que j'ai senti mon énergie revenir, et que je me suis dit : "Quoi qu'il en soit j'en remonterai encore, je reprendrai mon crayon que j'ai délaissé dans mon grand découragement, et je me remettrai au dessin"...C'était la trop longue et trop grande misère qui m'avait à ce point découragé que je ne pouvais plus rien faire. Une autre chose que j'ai vue lors de cette excursion, c'est les villages de tisserands. Les charbonniers (mineurs) et les tisserands sont encore une race à part quelque peu des autres travailleurs et artisans, et je sens pour eux une grande sympathie, et me compterais heureux si un jour je pourrais les dessiner en sorte que ces types encore inédits ou presque inédits, fussent mis au jour. »
— Lettre à Théo du 24 septembre 1880
En 1881, à Etten, où résident ses parents, il dessine des portraits, des sujets paysans d’après nature mais surtout des paysages d’une grande richesse calligraphique et dignes de la tradition extrême-orientale.
1882-1883 : La Haye
En conflit avec son père, et essuyant un second échec sentimental avec Kee Vostricker, une proche cousine, qui vient de perdre son mari, il finit par quitter le domicile familial après une violente dispute et s'installe pour un temps à La Haye au cours de Noël 1881.
« Je sens que père et mère réagissent instinctivement à mon sujet (je ne dis pas intelligemment).
On hésite à m’accueillir à la maison, comme on hésiterait à recueillir un grand chien hirsute. Il entrera avec ses pattes mouillées — et puis il est très hirsute. Il gênera tout le monde. Et il aboie bruyamment.
Bref — c’est une sale bête.
Bien — mais l’animal a une histoire humaine et, bien que ce ne soit qu’un chien, une âme humaine. Qui plus est, une âme humaine assez sensible pour sentir ce qu’on pense de lui, alors qu’un chien ordinaire en est incapable.
Quant à moi, je veux bien admettre d’être un chien, et cela ne change rien à leur valeur.
Le chien comprend que, si on le gardait, cela serait pour le supporter, le tolérer dans cette maison ; par conséquent il va essayer de trouver une niche ailleurs. Oh ! ce chien est le fils de notre père, mais on l’a laissé courir si souvent dans la rue qu’il a dû nécessairement devenir plus hargneux. Bah ! père a oublié ce détail pendant des années, il n’y a donc plus lieu d’en parler.
Tout cela est exact incontestablement.
Mais n’oublions pas que les chiens sont d’excellents gardiens.
Cela n’entre pas en ligne de compte, aucun danger ne menace notre paix rien ne vient troubler l’ambiance, dit-on. Moi aussi, je vais donc me taire.
Évidemment, le chien regrette à part lui d’être venu jusqu’ici ; la solitude était moins grande dans la bruyère que dans cette maison, en dépit de toutes leurs gentillesses. L’animal est venu en visite dans un accès de faiblesse. J’espère qu’on me pardonnera cette défaillance ; quant à moi, j’éviterai d’y verser encore à l’avenir ? [...] »
— Vincent van Gogh, Extrait de la lettre 346N à Théo)
« Je crois qu’une parole énergique de toi pourrait arranger bien des choses. Toi, tu es capable de me comprendre quand j’affirme qu’on a besoin d’amour pour travailler et pour devenir un artiste, un artiste qui cherche à mettre du sentiment dans son œuvre : il lui faut d’abord sentir lui-même et vivre avec son cœur. Père et mère sont plus durs que pierre en ce qui concerne « mes moyens d’existence » comme ils disent. Ils auraient raison s’il était question de nous marier tout de suite. Sur ce point, je suis parfaitement d’accord avec eux. Mais en l’occurrence il s’agit d’abord de dégeler ce jamais, non, jamais de la vie ! et « des moyens d’existence » n’y réussirait guère. Là n’est pas la question, c’est une affaire de cœur ; voilà pourquoi nous devons nous voir, nous écrire, nous parler. C’est clair comme le jour, c’est simple et c’est sensé. Je t’assure que je ne me laisserai détourner de cet amour pour rien au monde (bien qu’on me considère comme un faible, comme un homme en pain d’épice). Il n’est pas question pour moi de remettre d’aujourd’hui au lendemain, du lendemain au surlendemain, et d’attendre en silence. Est-ce qu’on peut demander à l’alouette de se taire aussi longtemps qu’elle a de la voix ? »
— Extraits de ses lettres à son frère Théo, novembre 1881 (Lettres de Vincent à Théo)
Il y reçoit des leçons de peinture de son cousin Anton Mauve et pratique alors essentiellement l’aquarelle et étudie la perspective.
Durant ses deux premières années, il cherche des commandes et au printemps 1882, son oncle, Cornelis Marinus (propriétaire d'une galerie d'art renommée à Amsterdam) lui demande de fournir des dessins de La Haye. Le travail de Van Gogh ne s'avère pas à la hauteur des espérances de son oncle, qui lui passe tout de même une deuxième commande. Bien qu'il lui ait décrit en détail ce qu'il attendait de lui, il est de nouveau déçu par le résultat.
C'est au cours de l'été 1882 qu'il commence la peinture à l'huile.
« Ne va pas te figurer que je me considère comme parfait, ni que je m’imagine sans reproche quand tant de personnes parlent de mon caractère impossible. Il m’arrive souvent d’être mélancolique, susceptible et intraitable ; de soupirer après de la sympathie comme si j’avais faim et soif ; de me montrer indifférent et méchant lorsqu’on me refuse cette sympathie, et même de verser parfois de l’huile sur le feu. Je n’aime pas beaucoup la compagnie des autres, il m’est souvent pénible ou insupportable de les fréquenter ou de bavarder avec des gens. Mais connais-tu l’origine de tout cela, du moins en grande partie ? Tout simplement ma nervosité ; je suis extrêmement sensible, autant au physique qu’au moral, et cela date de mes années noires. Demande donc au médecin – il comprendra tout de suite de quoi il s’agit – s’il pourrait en être autrement, si les nuits passées dans les rues froides, à la belle étoile, si la peur de ne pas avoir à manger un morceau de pain, si la tension incessante résultant du fait que je n’avais pas de situation, si tous mes ennuis avec les amis et la famille ne sont pas pour trois quarts à l’origine de certains traits de mon caractère, de mes sautes d’humeur et de mes périodes de dépression... »
— Extrait d'une de ses lettres à son frère Théo, juillet 1882 (Lettres de Vincent à Théo)
Néanmoins, Van Gogh persévère dans son travail. Il améliore l'éclairage de son atelier en y installant des obturateurs variables et il fait de nombreuses expériences de dessin avec une grande variété de matériaux. Pendant plus d'une année il a travaillé sur des figures simples, en réalisant notamment des études en « noir et blanc », travail qui ne lui a alors apporté que des critiques. Aujourd'hui, ces études sont pourtant considérées comme ses premiers chefs-d'œuvre.
À partir du printemps 1883, il s'intéresse à des compositions plus élaborées, basées sur le dessin. Très peu de ces dessins ont survécu car, lorsque son frère lui confie qu'ils manquent de nervosité et de fraîcheur, Van Gogh les détruit et se tourne vers la peinture à l'huile.
Les vingt mois qu'il passe à La Haye (entre 1882 et 1883) semblent décisifs pour l’artiste, qui réalise sa volonté de rompre avec les conventions morales de son milieu social, et son impossibilité de mener une existence normale. De nombreuses lectures, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Émile Zola ou encore Charles Dickens, viennent enrichir sa vision du monde, et renforcent ses convictions sociales.
1883-1883 : Province de Drenthe
De septembre à décembre 1883, Vincent séjourne en solitaire dans la province de Drenthe, au nord des Pays-Bas, où il s'acharne à travailler pour accomplir sa destinée de peintre. C'est l'unique remède qu’il trouve à un profond sentiment de détresse. Au terme de cette nouvelle expérience, il décide de rejoindre sa famille installée depuis peu à Nuenen, dans le Brabant-Septentrional, dans le presbytère paternel.
1884-1885 : Nuenen
Il commence alors diverses peintures de grande taille qu'il a pour la plupart détruites. Les Mangeurs de pommes de terre, la Vieille Tour du cimetière de Nuenen et le Cottage, sont les seuls qui ont survécu. Après une visite au Rijksmuseum d'Amsterdam, Van Gogh se rend compte que ses peintures présentent beaucoup de défauts en raison de son manque d'expérience.
En 1884, il en profite pour faire des séries de tableaux sur des thèmes similaires, notamment sur les tisserands. De retour dans sa famille à Nuenen, moins de quatre ans plus tard, Van Gogh réalisera la célèbre série de toiles représentant des tisserands. Dont l'exemple munichois Tisserand devant une fenêtre ouverte avec vue sur la tour de Nuenen explique clairement le sentiment moralisateur qui permet à l'artiste d'aborder le sujet, sentiment exprimé par la fenêtre ouverte sur la tour du cimetière de Nuenen (dont la démolition pendant l'été 1885 est attestée par une série de vues) et par la paysanne penchée dans les champs. Dans cette œuvre, son amour pour les humbles, sa religiosité profonde, un vague espoir de rédemption grâce au travail pour soulager les consciences du mystère de la tombe, expriment le malaise d'un jeune contestataire, envisageant son propre destin de façon courageuse et lucide:
« L'isolement est une situation fâcheuse, une sorte de geôle. Je ne puis encore prédire si ce sera mon sort ni à quel point. Toi non plus, d'ailleurs, tu ne le sais pas. Je me plais souvent mieux en compagnie de gens (par exemple des paysans, des tisserands, etc...) qui ignorent même le mot en question, que dans un milieu plus cultivé. Et je m'en félicite. Par exemple, depuis que je suis ici, j'ai consacré toute mon attention aux tisserands... Il est malaisé de dessiner ces gens, car on ne peut se placer à une distance convenable dans ces pièces exiguës... Elle est très sombre - car les tisserands sont des gens très miséreux. »
— Vincent van Gogh, Lettre 351 à Théo, janvier 1884
Alors qu'il était encore à Nuenen, il avait travaillé sur une série de peintures qui devaient décorer la salle à manger d'un de ses amis vivant à Eindhoven. Van Gogh s'est alors intéressé aux artistes renommés de l'école de La Haye (un groupe d'artiste qui, entre 1860 et 1890, était fortement influencé par la peinture réaliste de l'école de Barbizon) comme Johan Hendrik Weissenbruch ou Bernard Blommers qui lui ont apporté un soutien technique, mais aussi à des peintres comme Théophile de Bock et Herman Johannes van der Weele.
À la même époque, Zola était critique d'art et Joris-Karl Huysmans se rêvait peintre. En 1885, au moment où paraît Germinal, Van Gogh peint Les Mangeurs de pommes de terre.
C'est à Nuenen que le talent de Van Gogh se révèle définitivement ; il y réalise de puissantes études à la pierre noire de paysans au travail, mais aussi quelque deux cents tableaux à la palette sombre et aux coups de brosse expressifs, qui viennent alors confirmer son talent de dessinateur et de peintre16.
Passant de ce réalisme sombre au colorisme éclatant des paysages d'Arles, il modèle alors les formes d'une touche fragmentée jusqu'aux volutes intenses. Vincent van Gogh emprunte et prépare ainsi tous les sentiers de l'art moderne, de l'impressionnisme à l'expressionnisme.
1885-1886 : à Anvers
À Anvers de nouveau (de novembre 1885 à février 1886), il est impressionné par les Rubens et à la révélation des estampes japonaises, qu’il commence à collectionner dans cette ville. C’est aussi dans la capitale flamande que l'artiste inaugure sa fameuse série d’autoportraits, sur le registre de l’humour macabre.
1886-1888 : à Paris
Seule la connaissance du milieu artistique parisien pouvait véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision, ce qui motive son installation à Paris en 1886. Cette année là est celle de la dernière exposition impressionniste, et en 1887 devait avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Il s'installe à proximité de son frère Théo qui dirige la succursale parisienne de Goupil depuis 188017.
Au début du mois de mars 1886, Vincent rejoignit son frère à Paris avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. Il y devient également l'amant d'Agostina Segatori, tenancière du cabaret Le Tambourin, boulevard de Clichy.
Paris se préparait alors à accueillir de passionnantes expositions : en plus du Salon, où étaient exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, l'artiste hollandais put visiter les salles de la cinquième Exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présentait des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière Exposition des impressionnistes qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré entre les défections et les nouvelles arrivées et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile monumentale de Georges Pierre Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte.
À Paris dans les années 1886 - 1887, il fréquente un moment l’académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait, à présent exposé au Van Gogh Museum d'Amsterdam. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du Père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 188718.
Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûla les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment: il s'essaya au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquêta sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, fut précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, put apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par ce bain dans les sources de la modernité, l'artiste hollandais était prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui ferait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental.
1888-1889 : à Arles
Van Gogh commence à prendre ses distances vis-à-vis de l'impressionnisme, trop allusif à son goût, pour retrouver l’unité structurelle de l’image et se concentrer sur l'expression et le symbolisme de la forme et de la couleur. Le prochain mariage de son frère Théo, qu'il ressent comme un abandon, semble toutefois être également une des raisons profondes qui décident Van Gogh à quitter Paris. Il suit en cela les conseils de Toulouse-Lautrec qui lui parle de la luminosité des paysages méridionaux. Le 20 février 1888, il s'installe à Arles initialement dans la vieille ville à l'intérieur des remparts à l'hôtel-restaurant Carrel au 30 rue de la Cavalerie, avec comme compagnon le peintre danois Christian Mourier-Petersen, puis en mai19 1888, au nord de la place Lamartine, dans la Maison Jaune.
Bien qu'il arrive dans la cité avec un temps de neige, une nouvelle page de son œuvre s'ouvre avec la découverte de la lumière provençale. Dès le 22 février 1888, il débute sa production arlésienne ; il parcourt à pied la région et peint des paysages, des scènes de moissons et des portraits. Trois de ses premiers tableaux sont présentés à l'exposition annuelle de la Société des artistes indépendants. En avril, Vincent rencontre le peintre américain Dodge MacKnight, qui habite Fontvieille, un petit village au nord-est d'Arles.
Au début du mois de juin 1888, ayant reçu un billet de cent francs de son frère Théodore, il se rend en diligence aux Saintes-Maries-de-la-Mer pour un court séjour de cinq jours. Il y peint la fameuse barque « Amitié » et le village regroupé autour de l'église forteresse.
À Arles, des idées plus anciennes sur l'art et la peinture réapparaissent, comme faire des séries de tableaux sur des thèmes similaires20. Au printemps 1888, il réalise ainsi une série sur les vergers fleurissants dans des triptyques, ainsi qu'une série de portraits comme ceux de la famille Roulin. La première série des tournesols date aussi de cette époque. Enfin, lorsqu'il prépare la venue de Gauguin, il commence à travailler sur la décoration de la Maison Jaune, probablement l'effort le plus ambitieux qu'il ait jamais entrepris.
Vincent qui habite la « maison jaune », rêve en effet d'une communauté d'artistes unissant fraternellement leurs expériences et leurs recherches : Paul Gauguin vient le rejoindre dans ce but le 23 octobre 1888 et ils commencent à travailler ensemble comme par exemple sur la série de tableaux consacrés aux Alyscamps. Mais les deux hommes s'entendent mal : la tension et l’exaltation permanentes qu’impliquent leur démarche créatrice et une telle urgence de peindre débouchent sur une crise.
Le 24 décembre 1888, à la suite d'une dispute plus violente que les autres, Van Gogh a le lobe de l'oreille gauche tranché. Plusieurs théories tentent d'expliquer l'incident21 :
• La thèse classique, soutenue par de Musée Van Gogh d'Amsterdam d'après le témoignage de Gauguin, explique que Van Gogh menace d'un rasoir Gauguin qui s'enfuit, laissant Van Gogh seul. Dans un accès de délire, celui-ci retourne le rasoir contre lui-même et se coupe l'oreille avant d'aller l'offrir à une prostituée [réf. nécessaire]. Différents diagnostics possibles expliquent cet accès de folie (voir ci-dessous).
• En 1888, Théo annonce à son frère qu'il va se marier, cela provoque un état de choc chez Vincent qui, en référence à son propre père, à Gauguin, mais aussi à Théo, devenu un père potentiel, se tranche l'oreille [réf. nécessaire].
• Une autre théorie de 2009 soutient que ce serait Gauguin qui, au cours d'une violente dispute, aurait tranché au sabre l'oreille de van Gogh avant de s'enfuir d'Arles. La version de l'automutilation de son ancien ami n'ayant servi qu'à le couvrir22.
Il est soigné par le docteur Rey dont il peint le portrait (Portrait du docteur Rey). En mars 1889, après une période de répit pendant laquelle il peint entre autres l’Autoportrait à l'oreille bandée (janvier 1889), une pétition des habitants d’Arles entraîne son internement à l’Hôtel-Dieu.
Pendant son séjour à Arles, le lien de Van Gogh avec l'univers artistique parisien fut maintenu notamment grâce à l'abondante correspondance qu'il échangea avec son frère Théo. Malgré l'échec de son projet d'établir un atelier dans la petite ville du sud, Van Gogh ne renonça pas au dialogue avec ses amis Émile Bernard et Gauguin. Ce dernier, après son séjour malheureux à Arles, accompagna à travers ses lettres la vie du peintre hollandais jusqu'à la fin.
1889-1890 : Saint-Rémy-de-Provence
Le 8 mai 1889, hanté par l’idée du suicide mais pleinement conscient du mal qui le ronge, il quitte Arles, ayant décidé de lui-même d'entrer dans un asile près de Saint-Rémy-de-Provence (l'hôpital psychiatrique du monastère Saint-Paul-de-Mausole) où il va rester pendant une année.
Son état, variant de la dépression profonde aux phases de rémission et d’activité intense, entraînent de nouvelles modifications de son style : le graphisme et la touche dont les traits discontinus et sinueux donnent aux champs de blé, aux oliviers et à la voûte céleste des Alpilles et des Baux-de-Provence les mouvements mêmes de sa pathologie. Un des premiers tableaux de cette époque est le fameux Iris. Les peintures de cette période sont souvent caractérisées par des remous et des spirales. À diverses périodes de sa vie, Van Gogh a également peint ce qu'il voyait de sa fenêtre, notamment à la fin de sa vie avec une grande série de peintures de champs de blé qu'il pouvait admirer de la chambre qu'il occupait à l'asile de Saint-Rémy.
Van Gogh commence également à sortir de l'anonymat. En janvier 1890, un article d’Albert Aurier dans le Mercure de France souligne pour la première fois l’importance de ses recherches. Un mois plus tard, le peintre Anna Boch acquiert l’un de ses tableaux, La vigne rouge, exposé au Salon des XX à Bruxelles, pour la somme de 400 francs[25].
1890 : Auvers-sur-Oise
Vincent van Gogh a passé les 70 derniers jours de sa vie à Auvers-sur-Oise où il peignait énormément, parfois plusieurs tableaux par jour.
Séjour
En mai 1890, l'artiste quitte Saint-Rémy-de-Provence et rejoint son frère Théo à Paris. Ensuite, Vincent séjourne à Auvers-sur-Oise, situé à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris du 20 Mai au 29 Juillet 1890, date de son décès. La raison pour laquelle Vincent se trouve dans cette ville est la présence du docteur Paul Gachet qui promet de prendre soin de lui sur la demande de Théo[Lettre 2]. Paul Gachet, ami de Paul Cézanne et des peintres impressionnistes et lui-même peintre amateur, veille sur Van Gogh qui loue une petite chambre d'une grande sobriété dans la modeste auberge Ravoux. Cette modeste commune rurale du Vexin français était déjà connue dans le milieu des peintres, initialement par les paysagistes de l'école de Barbizon puis par les impressionnistes
Le docteur Paul Gachet, ami de Charles-François Daubigny et de Jean-Baptiste Corot, accueille jusqu'à la fin de sa vie les artistes dans sa maison, dont Paul Cézanne ou Camille Pissarro, qui vient lui rendre visite en voisin, de sa maison de Pontoise. Grand collectionneur d'art, le docteur Gachet demeure un acteur incontournable de l'histoire de l'art de la fin du XIXe siècle[26].
Cette section est vide, pas assez détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue !
Le mardi 20 mai 1890 à onze heures du matin, le docteur Gachet reçoit un peintre alors inconnu du public, recommandé par son frère : Vincent van Gogh. Celui-ci est au sommet de sa maîtrise artistique. Vincent va alors décrire dans ses œuvres la vie de cette petite commune, sa vie paysanne, son architecture. D'une grande force expressive, sa palette s'assombrit néanmoins peu à peu exprimant le mal de vivre qui le tourmente, sa vie étant « attaquée à la racine même ». Sa touche demeure mouvementée et fébrile, mais ses coloris acquièrent, sous la lumière d’Île-de-France, un regain de vivacité et de fraîcheur.
Grâce aux soins du docteur Gachet, l'activité artistique de Van Gogh est intense. Il produit pendant deux mois plus de soixante-dix tableaux. Cependant, le répit est de courte durée : lorsque Théo lui fait part de son désir de retourner en Hollande, Vincent se sent de nouveau abandonné.
Le 27 juillet 1890, dans un champ où il peint une ultime toile, il se tire un coup de revolver dans la poitrine. Ramené mourant à l'auberge Ravoux, il meurt deux jours plus tard, soutenu par son frère Théo et toujours inconnu du grand public.
« Les autres peintres quoi qu'ils en pensent instinctivement se tiennent à distance des discussions sur le commerce actuel. Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux mais pourtant mon cher frère il y a ceci que toujours je t'ai dit et je le redis encore une fois avec toute la gravité que puisse(nt) donner les efforts de pensée assidûment fixée pour chercher à faire aussi bien qu'on peut - je te le redis encore que je considérerai toujours que tu es autre chose qu'un simple marchand de Corots que par mon intermédiaire tu as la part à la production même de certaines toiles qui même dans la débâcle gardent leur calme. Car là nous en sommes et c'est là tout ou au moins le principal que je puisse avoir à te dire dans un moment de crise relative. Dans un moment où les choses sont fort tendues entre marchands de tableaux - d'artistes morts - et artistes vivants. Eh bien mon travail à moi, j'y risque ma vie, et ma raison y a sombré(e) à moitié -bon- mais tu n'es pas dans les marchands d'hommes pour autant que je sache et puisse prendre parti je te trouve agissant réellement avec humanité mais que veux-tu. »
— Lettre du 27 juillet 1890
lit-on dans la dernière lettre (652F) à son frère que Vincent portait sur lui le 29 juillet.
เพิ่มเติมได้ที่ http://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_van_Gogh ค่ะ
สมัครสมาชิก:
ส่งความคิดเห็น (Atom)
ไม่มีความคิดเห็น:
แสดงความคิดเห็น